Sans envie ni motivation, je suis monté dans le bus. A l’intérieur, regardant les uns et les autres, leurs visages juvéniles de lycéen, j’ai eu comme un doute. Je me suis demandé, pourquoi tous les jours je fais ça ? Combattre mes angoisses pour aller en ville. A quoi bon ? J’ai remis mon smartphone dans ma poche et soudain, la crise d’angoisse. Celle qui fait mal. La panique totale, l’envie de fuir. Les portes étaient fermées et même si guidé par la peur, j’avais quitté cette carcasse de métal, dehors cela aurait été pire.
Au bout de quelques secondes, j’ai repris mon calme et une respiration normale. Mes jambes étaient encore en coton mais le plus dur était passé. J’ai envoyé un sms à ma psychologue. Elle m’encourage toujours dans ces moment-là. J’étais toujours debout dans le bus et personne n’avait rien remarqué, mon visage était resté de glace. De toute façon ce n’était que des enfants qui allaient au lycée. Insouciants, ils paressaient heureux de vivre, sans se poser de questions.
Soudain, l’envie de vivre à repris le dessus. Je suis arrivé à l’association, j’étais euphorique. Je voulais coller mes lèvres à celles d’une femme. Juste comme ça, pour me sentir exister.
J’étais seul avec une adhérente, un peu jolie mais sans plus. Je lui ai proposé un bisou sur la bouche, puisque justement elle venait de me reprocher d’être distant. Elle a rougi.
D’autres adhérents sont arrivés. Gerald notamment, à qui je ne sers pas la main, sans après m’être lavé avec du gel hydro-alcoolique.
Mon euphorie était retombée. Mon envie d’embrasser qui que ce soit avait disparu.
Je me suis mis alors à l’écart dans une pièce, à côté d’un radiateur qui remplaçait plutôt mal la chaleur d’une femme.
Je pouvais voir passer les voitures devant le local de l’association. J’avais envie que Charlotte vienne.