Une journée qui commence tôt, levé à 6h30. Un petit tour sur Facebook pour voir que je c’est l’anniversaire d’une personne que je ne connais pas très bien. Pour le principe et sans conviction je lui mets une petite phrase sur son mur. Il me remercie avec un « j’aime ».
Sans codéine depuis plusieurs jours, je suis allé chercher la boite que j’avais confiée à mon père. Si je l’avais gardé chez moi, j’aurais tout pris.
J’ai avalé deux comprimés comme indiqué sur la notice et me voilà au bout de quelques minutes, dans un heureux nuage.
Me sentant bien, je suis allé marcher une petite demi-heure, histoire de ne pas trop prendre de poids. Les neuroleptiques ont, entre autres, cet effet secondaire.
Il y a un marché de Noel dans ma ville. Mes parents m’ont proposé d’aller y faire un tour. C’est le genre de sortie que je n’aime pas trop. Il y a du monde. L’on sera au coude à coude pour commander une crêpe et regarder les stands de commerçants qui vendent des babioles, sans intérêts… Tout le monde se regarde, je ne supporte pas cela. Il y aura aussi des tas de gens à saluer, c’est toujours une torture.
En même temps, je ne sors plus beaucoup de chez moi. Il faut que je me force un peu pour garder un semblant de vie sociale.
Dans les symptômes négatifs de la schizophrénie, l’on retrouve le repli sur soi. Ca s’installe insidieusement. D’abord un manque d’envie pour aller vers les autres puis des angoisses pour sortir, prendre le bus, aller dans une grande surface, sortir en soirée…
Parfois, je me dis qu’il existe peut-être une molécule existante, un complément alimentaire, pour corriger ces symptômes. J’aimerai bien avoir une boule de cristal pour savoir quoi prendre, en attendant que la science progresse.
Je suis retourné sur Facebook. Rien de bien intéressant, juste une invitation énervante pour participer à un jeu.
Très cher Paul,
Depuis notre échange de cet été, je prends de tes nouvelles assez régulièrement via ton blog depuis que j’ai internet chez moi.
Je passe silencieusement mais surement et cela me fais du bien de savoir que tu n’ as pas arrêté d’écrire.
J’apprend en te lisant que cette maladie est un combat permanent, fatigant, éreintant…mais il nous faut apprendre à la cerner et ne pas la laisser gagner.
En écrivant cette phrase, je pensais à un livre que j’avais lu quand j’étais étudiant et que j’avais adoré. D’ailleurs et si tu le peux lis le. Il s’agit du « loup des steppes » d’Hermann Hesse.
Comme, je te l’écrivais cet été, j’avais postulé à un poste en adéquation avec mon expérience et ma formation. Il s’est avéré qu’il fallait passer un concours pour ce dernier… et tu sais quoi ? je l’ai eu! Cela n’était pas trop compliqué, malgré le stress de l’échec, puisqu’il fallait disserter sur un sujet et si l’on était reçu, convaincre un jury.
Après la légère euphorie (de mes proches et pour moi un immense soulagement!) liée à l’annonce des résultats, le plus dur a été la prise de fonction et le regard de ceux qui vont devenir mes collègues.
Ces derniers me faisaient, la première semaine, peur (il s’agit d’un milieu très concurrentiel).
Je ne sortais de mon bureau qu’en cas de nécessité (pour le boulot proprement dit et l’espace fumeur!).
Aujourd’hui, cela va mieux, j’essaye tant bien que mal de canaliser cette peur (en me disant que tant qu’ils ne verbalisent pas ce que je prends pour des menaces c’est moi qui me fait des « flashs »)…mais, je te dirais que je suis toujours soulagé de rentrer chez moi bien vite et de retrouver ma chambre (je crois qu’il s’agit de ce que tu appels « les symptômes négatifs ») et de me dire « un jour de gagner qui te rapproche de ta paye! » Et c’est là, l’essentiel! Non pas que je sois vénal mais il faut bien se rattacher à quelque chose de tangible….
Prends soin de toi et reçois en ce mois de décembre que j’imagine froid chez toi, un peu de chaleur d’Afrique.
Baker.
Bonsoir Baker,
Je suis content d’avoir de tes nouvelles. Je suis très heureux de voir que tu travailles. Il faut que tu t’accroches. La chaleur que tu m’envoies me va droit au cœur. Ici on n’en a bien besoin.
Paul,
J’ai une adresse facebook a mon nom, je trouve trés intéressant les symptomes que vous évoquer dans la maladie schyzoprénique, je les partage en partie, j’ai aussi tendance au replie social et j’ai des panique que j’ésssaye de combatre a
suite
j’ai des paniques qui me paralyse, et je prends du lexomil pour éssayer de les combattre , c’est dure pourtant j’ai des activités sociale, J’éssaie de surmonter mes peures. Ce qui il y a de plus dure c’est d’accepter cette maladie, c’est pas évident….Les gens ont beaucoup de mal a comprendre ce genre de maladie cela fait partie des difficultés a se faire comprendre…que dire de plus, cela dure depuis vingt ans.
Salut Philippe,
En effet, c’est une maladie complexe et compliquée. Elle est protéiforme et varie d’un individu à un autre. J’en parle à personne et ne nomme jamais cette maladie à mes proches.
Si tu le souhaites nous pourrons échanger sur nos expériences et ce qu’il faut essayer de faire pour la canaliser
Tu n’as pas laisser ton adresse courriel aussi je te communique le mien: bakerofafrica@gmail.com
Bonjour
Je découvre votre site et je lis des phrases que je connais car je me dis la même chose un peu tous les jours. Je souffre de schizophrénie et je me bats aussi contre la maladie. Je pense moi aussi faire un blog bientôt. Je voulais vous parler d’un livre que j’ai lu sur la nutrithérapie « le syndrome entéropsychologique » du Dr Campbell-McBride .Il s’agit d’un livre à propos de la dybiose intestinale, une maladie qui consiste à un déreglement intestinal majeur entraînant des troubles psychiatriques comme la schizophrénie. Ce livre est plein d’espoir et promet une guérison, ça vaut le coup d’être lu. Je vais faire le régime proposé et tenter de me soigner .J’espère que cela vous intéressera aussi. Bonnes fêtes quand même, même si vous êtes seul . Amicalement Poppy June
Merci pour les infos, je vais regarder ce livre.
Paul,