Comme souvent, le dimanche matin, je suis plein d’enthousiasme. J’ai des rêves plein la tête. Devenir millionnaire, en trouvant une invention qui me rendra riche. Faire construire ma maison et fonder un foyer. Vaincre cette maladie qui me ronge. Partir en vacances à l’autre bout du monde. C’est un peu excessif mais comme cela me rend heureux, je laisse courir ces pensées.
Comme avec la cocaïne, vers midi, la descente commence. Je me sens mal, déprimé, je n’ai plus envie de rien. Mon enthousiasme laisse place à un constat d’impuissance et mes rêves s’éteignent.
L’après-midi est le pire moment de la semaine. Je souffre en silence en attendant le lundi matin.
Connaissez-vous ces symptômes ?
Le weekend donc, je ne fais pas grand-chose, mais hier, j’ai échangé quelques SMS avec une amie qui habitait dans mon quartier, avant de s’installer à plusieurs centaines de kilomètres.
C’est une jeune femme pétillante, qui se laisse souvent déborder par son enthousiasme. Elle est assez ouverte bien qu’un peu irresponsable. Elle a cependant le cœur sur la main. C’est une des rares personnes à qui j’ai annoncé que j’étais schizophrène. Son père souffre de bipolarité sévère. Je savais donc qu’elle ne me jugerait pas trop négativement.
J’espère qu’elle sera dans la région, pour les fêtes de noël.
Vendredi, j’avais rendez-vous chez ma nouvelle psychiatre. J’en suis assez satisfait. Elle prend vraiment le temps de m’écouter et montre une certaine empathie.
Pour revenir au présent, il n’est pas encore midi mais l’heure approche et je commence à me sentir moins bien. Pour ne rien arranger, les températures baissent et je commence à avoir froid dans mon appartement mal isolé.
Je vais aller manger chez mes parents ce midi, en général c’est bon et je fais des économies. Avant, il faut que je clame un peu mon cerveau, qui part dans tous les sens.