Je n’arrive plus à regarder les gens dans la rue. Comme un blocage, une angoisse, je tourne la tête. J’ai l’impression d’avoir un poids trop lourd sur le crâne. Je ne dois faire que 500 mètres dehors, heureusement.
Une fois dans le bus, je me sens comme dans un cocon. C’est plutôt positif, parce qu’avant même dans les transports en commun, ça n’allait pas.
Il y a quinze jours, ma psychologue m’a demandé de sortir et de rencontrer du monde via un site sur internet. Rien que de me connecter, je suis déjà stressé. Je regarde les photos des uns et des autres je n’imagine pas faire leur connaissance. C’est fort angoissant pour l’instant. Elle est un peu trop confiante ma psychologue. Elle est jeune et pleine d’enthousiasme. Avec le temps, j’ai appris à me résigner et accepter certaines choses. Cela lui viendra, pas trop top, je lui souhaite.
Aujourd’hui, j’ai revu ma psychologue. Devant la difficulté que j’ai à sortir de chez moi et rencontrer du monde, nous avons revu les objectifs à la baisse. Il s’agira dans un premier temps, juste de m’éloigner de mon domicile, même tout seul. Par exemple, de rentrer dans un commerce et d’acheter un article, en changeant de la même ligne de bus que je prends tous les jours. C’est un vrai challenge.
Demain, c’est le weekend. J’ai de la famille qui doit venir chez mes parents. Cela comblera un peu ma solitude. Le dimanche étant une journée particulièrement dure. Je rumine beaucoup sur des scénarios catastrophes.
Si je pouvais, juste être bien. Comme certains soirs, ou je suis apaisé, après une bonne dose d’anxiolytiques et une douche bien chaude. Je me couche alors calmement, en ne pensant qu’au plaisir de l’ivresse, de la nuit qui arrive. Rêver, c’est comme prendre de la drogue, quand on ne fait pas de cauchemars.