L’après-midi est difficile. Je suis seul dans mon appartement surchauffé. Le soleil cogne dur, un peu comme l’angoisse dans ma tête.
J’ai fait quelques exercices de respiration pour me relaxer. J’ai aussi pris une douche bien fraiche. C’est comme-ci j’avais devant moi l’immensité de l’univers, comme dernier voyage. Je ne veux pas y aller.
Je me recroqueville, mais le temps passe. J’entends son tic-tac quoi que je face. J’ai peur.
Hier, j’ai demandé à une psychologue de venir chez moi. C’était notre premier rendez-vous. Une jeune femme brillante, avec laquelle le courant est bien passé.
Ses yeux bleus me regardaient avec intensité et je détournais le regard pour ne pas trop la fixer. Elle m’a posé bon nombre de questions pour mieux connaitre mes problèmes.
Je pense qu’elle sera d’une aide précieuse. Au bout d’une heure de temps, elle avait rempli consciencieusement une feuille format A4.
Cet après-midi, je me sens comme au fond d’un puit. La matinée avait commencé de bonne heure, en même temps que le soleil. J’étais bien.
Vers 9h00, j’ai fait quelques pas jusqu’à mon arrêt de bus et c’est là que tout a commencé à se détraquer.
Je me suis déconnecté. Les paysages défilaient du fond du bus ou je m’étais caché. Au dernier feu rouge je me suis levé pour descendre.
Arrivé à l’association de patients que je fréquente, j’ai fait la bise à toutes les femmes. Fatigué par un réveil trop matinal, je n’avais plus envie de communiquer. J’étais là mais sans parler. Cela m’arrive assez souvent.
Je suis resté debout comme un piquet, à côté des autres qui étaient assis autour d’une grande et massive table. Je suis resté deux heures à marcher d’un bout à l’autre du local.
Avant de partir, je me suis déridé un peu, pour la forme, histoire qu’on se souvienne que j’étais là.
Qu’est ce qui te fais peur dans l’immensité?
la solitude, la mort, le néant…