Je suis crevé. J’ai essayé de revendre de l’électronique chez cash express mais vu le prix auquel ils me reprenaient les articles, je n’ai pas conclu d’affaire. J’étais arrivé un peu avant l’ouverture. Il y avait une dizaine de personnes qui attendaient comme moi. L’ambiance était un peu triste. Il y en avait un avec une canne à pêche et pour les autres ils tenaient des sachets. Ca ne devait pas valoir lourd. Je n’étais pas très à l’aise.
Plus tard, une amie m’a appelé, je n’ai pas décroché. Elle me tient la jambe pendant de longues minutes et je ne voulais pas lui parler. Je suis toujours obligé de me creuser la tête pour trouver des sujets de conversation, ça ne vient pas naturellement.
Il est 15 heures et je ne vais sans doute rien faire du reste de mon après-midi. Il m’arrive parfois, dans ces moments-là, de me shooter aux benzodiazépines pour être ailleurs. Sinon, j’ai des idées négatives qui me viennent à l’esprit sans que je ne puisse les contrôler. J’imagine des drames et ça me fait mal au ventre. Je préfère être lobotomisé.
Je suis sans doute trop négative, à chaque fois j’imagine le pire. C’est surement un manque de confiance, étant donné les crises aigues que j’ai dû supporter. Je ne pensais pas avant que l’on pouvait souffrir de la sorte. Maintenant, Je me méfie chaque fois qu’une souffrance, qu’une angoisse ou qu’un sentiment d’étrangeté est plus fort que d’habite. Le monde s’est écroulé et j’ai peur pour moi et mes proches. Si un tel drame a pu m’arriver, personne n’est à l’abri.
Ce soir je dois aller au fast food avec mon père. C’est un moment de convivialité que j’aime bien. Il va falloir que je tienne jusque 20 heures. Ça va être long et je vais devoir lutter pour ne pas aller me coucher avant.