Un samedi sans souffrance. Cela fait du bien, je me détends. Mon frère et sa femme sont dans la région. Je me sens moins seul. Après m’être autorisé à boire quelques bières ce midi avec eux, j’ai fait une bonne sieste. Heureusement l’alcool ne me fait pas faire n’importe quoi, en tout cas pas avec cette quantité.
Je risque quand même de passer le reste de la journée tout seul. Je suis habitué. Je n’ai plus l’enthousiasme ni l’envie de contacter des amis pour partager de bons moments. Je n’ai plus en moi le ressort qui me poussait jadis à sortir, rencontrer donc monde. Il y a quelque chose qui s’est brisé.
C’est un symptôme classique de la schizophrénie. Je répète les mêmes journées depuis plusieurs années. Allongé dans mon canapé, je me contente de cela. C’est un peu triste quand on y pense.
Lundi, je vais aller à mon association de patients, c’est une des choses qui me tient à cœur. J’écouterai les délires de Pierre sans que personne ne le juge. Cette association est un oasis ou tous les propos, du moment qu’ils restent respectueux, sont autorisés. Dans d’autres lieux, j’aurai déjà été stigmatisé.
Notre société n’est pas faite pour les gens décalés. Il y a toujours cette peur collective pour les gens « déséquilibrés ».
On peut être schizophrène et contre la violence, comme c’est mon cas et ne jamais avoir agressé personne.
D’ailleurs les soignants en psychiatrie sont souvent des femmes. Ils n’y pas d’incompatibilité à cela.
Je me souviens d’un hôpital psychiatrique, dans lequel j’avais passé quelques mois, qui avait été très accueillant. La transition avec le monde ordinaire avait été brutal, mais mes souffrances grandement soulagées. Je ne voulais plus à l’époque quitter ce centre.
Aujourd’hui les choses ont changé, même si je suis toujours en équilibre sur une corde.
Bonjour! 🙂
Bon alors, j’ai lu quasiment tout vos articles voire tous et j’ai remarqué que vous aimiez finalement bien observer, réfléchir sur ces observations, et les rapporter à la société. En plus de ça vous avez écrit deux livres quand même! Donc vous semblez avec une certaine motivation pour relater votre expérience, et je vous encourage là dessus.
Et ensuite, je ne pense pas qu’il soit impossible de s’équilibrer dans sa schizophrénie. Bon maintenant, c’est sur que je ne suis ni psychiatre, ni psychologue, mais je m’intéresse beaucoup aux pathologies, aux névroses, à la philosophie et j’ai surtout beaucoup d’espoir dans le monde et de même, dans le déblocage des encombrements psychiques aussi. (Je vais tout de même démarrer des études de psychologies d’ici peu pour être plus au courant de cette sphère des sciences humaines)
Ensuite, je ne sais pas quels sont vos symptômes au niveau de la conscience que vous avez de votre corps, mais je vous conseille, si ce n’est déjà fait, de commencer à faire du yoga (de nombreuses vidéos sont disponibles sur youtube). Après, avez vous fait des exercices sur la respiration?
En fait, si ce n’est pas trop indiscret, quels ont été les traitements, exercices, aide, thérapies ou autres que vous avez reçu depuis que vous avait été diagnostiqué? Lesquels vous ont sembler plus ou moins fonctionner? Vos médecins traitants ont ils songé à traiter progressivement chacun de vos symptômes? A commencer par vos phobies.
Si vous ne voulez pas en parler par commentaires, vous avez mon adresse e-mail.
Bonne journée à vous, j’espère ne pas trop vous importuner avec mes questions 🙂
(Enfin deux livres, je ne suis vraiment pas sure, j’ai cru en voir un autre, mais j’ai pu me tromper, car je ne le retrouve pas!)
PS : Ah je suis bien bête, votre autre nouvelle était inscrite dans la barre latérale!
Et une dernière question, avez vous tenté de retranscrire par écrit votre imagination?