Qu’elle heure est-il ? Je ne me sens pas comme d’habitude à cette heure-ci. Le soleil se couche, je ne suis pas fatigué, j’ai l’impression que la journée de fait que commencer.
Je me trouve plutôt en forme. Je ne suis pas angoissé. J’ai pourtant eu une journée pleine de réunions et de déplacements… Mon travail de bénévole dans mon association de patients le nécessitait. J’ai pris trois fois le bus dans la même journée, c’est un exploit.
J’ai même eu des nouvelles de Caroline. Elle va mieux et m’a envoyé un SMS, juste avant de voir son psychiatre. Nous avons une relation de confiance. Elle sait qu’elle peut compter sur moi.
J’e n’ai pas non plus envie de me shooter aux benzodiazépines. J’ai regardé les chaines d’informations en continues et définitivement, je préfère le journal d’Arte. Pas d’images sensationnalistes, malgré des sujets durs comme le viol des femmes utilisé comme arme de guerre.
Que se passe-t-il? Je n’ai pas non plus d’idées noires. J’aimerais avoir atteint un seuil et ne plus jamais régresser. En réalité, c’est sans doute une crête dû à un taux d’activité élevé. Malheureusement, je ne peux pas en aligner tous les jours autant. Je ne tiendrais pas psychologiquement.
Je vais peut-être me coucher après le soleil. Sans mon astre, j’espère ne pas avoir peur ou me sentir trop seul, d’habitude il attend que je dorme pour s’éteindre.
Le matin, il est là aussi, pour éloigner les angoisses lorsque je me réveille. J’aime vivre avec les éléments. Moi qui suis si souvent dans la lune. Sur sa face cachée, recroquevillé sur moi-même à l’abri du regard des autres.
Heureusement la nuit, il y a les étoiles mais quand le ciel est trop nuageux, je ne sors pas. J’ai peur du vide. Il me faut des points de repères.