Je me sens fracturé de l’intérieur. J’écoute des chansons tristes. C’est un peu un remède. Je pleure quand j’écoute certaines musiques. Ca raisonne à l’intérieur et Je me cache. De toute façon, je ne peux vibrer avec la musique, que quand je suis seul. Je suis trop pudique. Ce matin, je suis allé à mon association de patients. Levé à 5 heures du matin et bus à 9 heures. C’est un peu la même routine tous les jours. La France joue son huitième de final de la coupe du monde de football au brésil, dans 30 minutes. Le monde tourne mais moi je suis ailleurs.
Mon appartement est une sorte de « radeau de la méduse », je voyage grâce à ce dernier. Je ne sais pas trop où il va. Je fais confiance à ma bonne étoile. Je ne devrais peut être pas, elle n’est pas fiable.
J’espère qu’un jour, on pourra venir nous chercher et nous ramener sur la terre ferme. On n’est des millions à être perdu. Je pense à mon « collègue » qui lors des funérailles de Nelson Mandela a cru qu’il maitrisait la langue des signes. Il a fait le buzz quand même.
Je n’ai pas non plus envie de me couper un bout d’oreille. Le temps passe, le match de football va bientôt commencer.
Dimanche, je me suis quand même surpris à sortir pour aller rendre visite à un ami. J’étais avec mon frère. Par moment, j’avais un peu la tête qui tournait comme dans l’espace et le reste du corps qui n’existait plus, c’était des angoisses. Heureusement que la loi universelle de la gravitation existe. Mon corps ferait bien de s’en souvenir, mais l’esprit a-t-il une masse ? J’ai l’impression que non. C’est peut-être pour cela qu’il part dans tous les sens et que je ne peux complètement le contrôler. Des fois, j’ai même l’impression que mon corps et mon esprit sont à des milliers de kilomètres, l’un de l’autre.
Attention, début du match dans 5 minutes.