Je suis encore anxieux ce midi. Demain j’ai rendez-vous avec un médecin pour peut-être, des examens invasifs. J’ai toujours eu peur de tout ce qui était médical. Je me dis que j’ai encore du temps et que je ne devrais pas y penser et profiter du moment présent. Malgré tout, cette perspective casse un peu mon insouciance.
Heureusement, à l’association de patients ce matin, j’ai pu me changer les idées. Cela fait du bien de en plus penser à ses problèmes.
De retour chez moi, j’ai quand même une boule dans le ventre. Hier soir, je me suis couché vers 20h00. Les anxiolytiques ont eu raison de moi. En même temps lorsque l’on dort on ne pense pas. C’est une sorte de refuge.
La solitude est pesante et les idées que l’on a dans la tête tournent en boucles. Des pensées qui sont souvent négatives, voir des catastrophes. Je n’arrive pas à être optimiste.
Je vais essayer de me détendre cet après-midi mais je n’y crois pas trop. Une fois le déjeuner passé, mon organisme digère et met mon esprit en mode déprime, jusqu’au soir. Il faut dire que je ne fais pas grand-chose et l’oisiveté n’est pas une bonne attitude lorsque l’on est schizophrène. Les angoissent en profitent pour s’installer et envahissent tout, jusqu’à ne plus oser effectuer la moindre action, sous peine de catastrophes imaginaires.
Heureusement les médicaments me protègent des délires et de la paranoïa. Il fut un temps ou vivre avec les autres était un enfer qui m’a conduit à exploser et à me retrouver en hôpital psychiatrique. En effet, chaque geste d’un passant dans la rue était l’occasion d’une interprétations envahissantes. Même tout seul dans ma chambre, les caméras étaient là à me filmer… C’est un véritable enfer.
Nous sommes de nombreux schizophrènes à souffrir de ce genre de symptômes. Vraiment, j’espère vivre une révolution médicale dans le traitement des maladies psychiques.