Hier j’ai passé un peu de temps avec une amie un peu paumée. Elle souffre de troubles psychiques et suit un traitement contre les troubles bipolaires. Elle a une vie assez dissolue. Nous avons soupé chez elle. Elle consomme pas mal d’alcool et de produits stupéfiants, surtout le soir. Elle était assez amorphe après quelques verres et plusieurs joints.
C’est une jolie femme, intelligente et nos discussions étaient souvent coupées par de longs silences, pendant lesquels elle me regardait dans les yeux.
Elle est très dispersée et me parle souvent de projets professionnels qui n’aboutissent jamais. Chez elle, un petit appartement de 30 mètres carrés, tout est en désordre. Un matelas dans l’entée pour dormir et deux plaques électriques de cuissons dans la deuxième salle. Elle se contente de peu, ou plutôt par fierté, préfère ne pas demander autre chose que le RSA et recevoir tous les mois de l’argent de ses parents.
J’ai beaucoup d’affection pour elle nous partageons pas mal d’angoisses communes. Elle me racontait ne plus pouvoir conduire et surtout avoir très peur de prendre le volant sur les autoroutes ou pour traverser à pied un pont… Une fois pour rentrer chez elle en voiture, pris de panique, elle a dû passer à l’hôpital, pour qu’on lui donne un traitement pour faire la route.
C’est une fille qui vit sans cadre, avec des parents âgés qui ont du mal à comprendre sa maladie. Elle me voit comme quelqu’un qui a une vie assez réglée. Ce qui n’est pas tout à fait faux. J’ai la chance d’avoir des parents qui me soutiennent.