J’ai vraiment l’impression de passer à côté de ma vie. Les après-midi, je reste sur mon canapé à vapoter devant un écran qui montre des gens en train de vivre, c’est pathétique.
J’ai 35 ans, célibataire et j’ai des angoisses quand je vais vers les autres et quand je sors de mon appartement… Je laisse filer le temps en espérant des jours meilleurs. L’espoir fait vivre et par moments, je continue à croire en je ne sais quel miracle.
D’autres moments, quand je souffre trop, je souhaite que mon existence se termine rapidement.
Aujourd’hui, le moral n’est pas trop mauvais. Je suis dans une spirale positive, mais ce soir quand la nuit sera tombée, j’aurai mes crises d’angoisses.
Je serai alors tétanisé par la peur, comme perdu dans l’espace, avec comme réconfort et comme repère, la voix à peine audible des voisins de l’autre côté du mur.
Demain, une journée pareille à aujourd’hui, sans contact humain, se déroulera. Avec toujours ce même rêve, qu’on se souvienne de moi.
Entre folie et rêve, je m’imagine un destin extraordinaire.
Mais tout cela n’est que de l’imaginaire, de la poudre aux yeux. La réalité est bien pauvre. Si j’arrive à prendre le bus, ce sera un exploit.