Le confinement est là. Nous sommes rentrés dans le dur. Je tourne en rond dans mon appartement. Je n’ai plus aucune vie sociale. Fini l’association de patients, le bus, et ma petite balade tous les matins à l’hypermarché à côté de chez moi.
Je sors un peu quand même, pour faire mon jogging dans la campagne, à moins d’un kilomètre de mon logement. Avec mon autorisation signée et ma carte d’identité. Heureusement que j’ai encore droit à cela.
A la télévision les morts s’accumulent, chaque jour un peu plus.
Le confinement va encore durer quelques semaines.
Dehors la mort guette. J’ose à peine ouvrir ma porte fenêtre, de peur que le vent ne m’apporte le covid-19. Je suis un peu paranoïaque.
Dans une semaine était prévu un rendez-vous avec ma psychiatre. Je ne sais pas s’il va être maintenu. Cela me ferait du bien de parler.
Heureusement, j’ai régulièrement mon frère et mes parents au téléphone.
Allez, il faut tenir le coup.
La peau de mes mains est sèche, comme un vieux morceau de carton, à force de les laver.
Je me réfugie dans le sommeil. Je fais des nuits de 9 heures. Au moins, pendant ce temps je ne gamberge pas. Le matin, il me faut une bonne heure avant de pouvoir être opérationnel.
Le confinement est une épreuve pour les personnes en souffrance psychique comme nous.
Je ne sais plus pourquoi je fais tous ces efforts. Je n’en peux plus.
La journée, je ne regarde plus les chaines d’information. C’est trop démoralisant. J’écoute en boucle de la musique.
La planète entière est atteinte. Reste t’il encore un petit morceau de terre au le virus ne circule pas. Un endroit ou l’on peut se serrer la main, ou se taper sur l’épaule ? Allez, je veux retrouver le plaisir d’échanger, de partager…