La fatigue m’assaille. Tous les jours après le déjeuner, vers 14H00, je ne tiens plus debout. Je suis alors obligé de m’installer dans mon canapé. Aujourd’hui ne fait pas exception à la règle. Il n’y a véritablement que le matin ou je suis dynamique.
Il faut aussi voir la quantité impressionnante de médicaments psychotropes que j’ingurgite. Un peu comme une oie que l’on veut gaver. C’est bien simple, je suis un vrai zombie. Mon cerveau tourne au ralenti. Lorsque l’on me parle, les sons arrivent de manière lointaine. Je ne comprends pas toujours tout. Cela me donne un petit air bête.
C’est aussi pour cela que je me replie sur moi-même. Je ne me sens rarement à l’aise dans un groupe. Je suis souvent la cinquième roue du carrosse. Celui que l’on n’écoute pas vraiment.
Tout va toujours trop vite et je ne fais que suivre.
Je préfère donc rester seul. Ou discuter avec les autres par petite touche. Notamment lorsque le matin, je vais à l’association de patients.
Je pense être un inadapté social. Cela a toujours était très compliqué pour moi à gérer.
Là je suis dans mon appartement. La plus crépite sur les carreaux. Je suis seul. Je ne me sens pas trop mal. Je suis fatigué mais assez serein. C’est surement de l’inconscience mais je me vois un avenir facile. Sachant que lorsque l’on est schizophrène, les rechutes sont rapides et les améliorations lentes. J’en ai fait plusieurs fois l’amer expérience. L’on croit avoir fait le plus dur et il faut souvent recommencer. Et cela prend du temps.
Cet après-midi, la fatigue m’obligera encore à rester de longs moments dans mon canapé. L’on ne s’y habitue jamais vraiment. Et lorsque je vais marcher un peu dans la rue, je suis épuisé au bout d’une centaine de mètres. Autant psychiquement que psychiquement.