Les émotions d’un schizophrène

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Cela fait assez longtemps que je n’ai pas ressenti la joie, que je n’ai pas ri… J’ai du mal avec les émotions. Je suis sur une ligne, avec toujours le même sentiment de lassitude. Lorsque quelqu’un fait une blague, je n’arrive pas à rire, alors je fais semblant. Je ne me souviens plus avoir ri aux éclats. Enfin si, cela doit remonter à un an. C’était à table, avec d’autres convives, dans un hôpital psychiatrique. Je me sentais presque gêné de rire. J’y avais été de mon plein gré, mais malgré cela, je n’avais pas pu sortir les 15 premiers jours. Nous étions toujours les mêmes à table. Il y régnait une atmosphère étrange. Comme si nous étions tous à bout de souffle. Pas épargnés par la vie, sous surveillance étroite du personnel médical, comme si notre sort n’était plus entre nos mains. Il ne nous restait plus que le rire comme liberté. J’ai ressenti de la tendresse et de l’affection pour ma voisine de table, qui ne manquait jamais l’occasion de se moquer de moi.

Depuis, je ne me souviens plus avoir ri aux éclats.

Par contre, je ressens la tristesse parfois, sans raison, lorsque je ne m’y attends pas. Cela peut durer une heure ou deux.  Je ressens aussi toutes les émotions négatives, comme la peur, l’angoisse… assez fortement. Quand l’on m’apprend une mauvaise nouvelle, c’est comme si l’on me donnait un coup de poing dans le ventre.

J’ai aussi du mal à me mettre en colère. Je suis comme abattu d’avance, comme dans du coton, incapable de spontanéité. Je me demande toujours si j’ai la bonne réaction, si l’on ne va pas me trouvé étrange, d’une autre planète. L’on m’a déjà fait la réflexion.

Depuis tout petit je me sens diffèrent, d’un autre monde. A partir de quel âge peut-on être psychotique ?

5 réflexions au sujet de « Les émotions d’un schizophrène »

  1. Bonjour, en général je n’aime pas trop lire les états d’âme des blogger sur le web car les débuts commencent bien puis cela devient lassant de nombrilisme avec des fautes de frappes volontaires et un langage de plus en plus ardu tellement le blogger se perd en lui. Bien sur il s’agit d’exemples extrêmes. Mais toi tu es concis, bref, talentueux du peu que j’ai lu. Je me retrouve dans les secrets d’un auteur talentueux. C’est beau, bien dit, on sais déjà que l’on reviendra. C’est peut être parce que tu parle bien et que je cherche à comprendre une personne pour qui j’ai craqué voici 3 semaines. Je ne l’ai vu que deux fois et j’ai été happé. Parallèlement je découvre Thomas Gordon et ses relations gagnant-gagnant. Je veux y croire. Je suis Autiste invisible. Le con pédant abandonné de tous. Et cette fille m’a happé quelques secondes. Et je rêve d’elle tout le jour. Elle me hante comme elle hante les rues sous la lune dans son délire à elle, dans ses peurs, ses joie où je me suis rencontré captif. C’est indescriptible. Je ne sais pas si je la reverrai. Peut être jamais. Je ne sais pas si je l’aime. Mais elle me manque a chaque instant. Elle m’a happé… Toutes mes amitiés à toi mon ami. Et merci pour ton témoignage qui m’aide à comprendre celle qui pleure le soir et qui rie la nuit quand les chiens et les fou inondent le monde. J’espère qu’elle se repose près de moi un jour et moi près d’elle toujours. Mais cela est il possible, je ne sais… Je ne sais. Merci encore, merci de tout cœur. A bientôt de te lire. et bravo tout plein 😉

  2. Salut Paul,

    Je suis un peu dans le même cas, souvent je ris aux blagues de mes congénères par pure et simple politesse pour ce qui est de la tristesse, elle est permanente toujours omniprésente , qui plus est, étant un entendeur de voix, je lutte, du moment ou je me réveille jusqu’au moment ou je me couche, j’ai une immense colère en moi qui s’assimile plus à de la rage ou j’ai envie de tout péter chez moi. Je n’ai été violent qu’une seule fois dans ma vie, lors de ma première crise dont tout schizophrène a connu « la grosse crise » comme certains psychiatres l’appellent…

    Cette maladie dont nous souffrons nous empute d’une très grosse partie de nos émotions, nos sentiments et ingurgite par la même occasion le « moi » d’avant, avant la maladie. Elle nous prive de notre passé pour l’effacer et enfin une bonne fois pour toute accepter la maladie. Les émotions de joie, d’amour, et de fous rires à s’en péter le bide et s’en décrocher la mâchoire ne font plus partie que du domaine du souvenir, tellement il est fatiguant de faire semblant, que tenir une conversation ou du moins passer le plus clair de son temps à écouter l’autre causer en devient un fardeau. Une sorte de chape de plomb qui s’abat sur nous mais par respect nous sommes obligés de faire acte de bonne volonté pour ne pas froisser celui qui est en face de nous.

    Bref, nous sommes au mois de mai un mois toujours difficile pour moi. Il parait que c’est le mois de la vierge, je sais pas si c’est vrai mais en tout cas pour ma part c’est le mois de ma première hospitalisation comme une balafre gravée pour toujours dans mon Âme… J’ai tout perdu il y a 14 ans de ça, c’était en 2003.

    Courage Paul,

    Comme toujours au plaisir de te lire bientôt

    Pixel

  3. Bonjour Paul je passe souvent sur ton blog, ça fait un moment que tu n’as pas donné de news, j’espère que tout va bien.

    Pixel

    1. Bonjour Pixel,

      Merci de prendre de mes nouvelles 🙂 Les choses ne vont pas trop mal. Je suis un peu moins sur mon ordinateur en ce moment. Je compte m’y remettre quand même. Et toi, comment vas tu?

      Paul,

  4. Bonsoir Paul je vais nettement mieux moi aussi du également à un nouveau traitement, la je suis en vacances, je suis parti 2 semaines et demies chez un très bon ami à moi j’ai toujours des angoisses de temps à autres à cause de la paranoïa mais au niveau des délires et des hallus ça va nettement mieux. Un peu de déréalisation aussi le fait que je sois pas parti depuis 2005 en vacances et que la région est superbe ça me fait bizarre mais tout se passe bien pour l’instant.

    Ça me fait plaisir d »avoir de tes news et de voir que tu es en bonne forme globalement pour les angoisses t’inquiètes pas j’en ai aussi de temps en temps à petites et moyennes doses je sors jamais sans mes anxios et le fait de les avoir sur moi me corrige un peu et me rassure.

    J’espère que tu continueras d’écrire et je suis vraiment très heureux pour toi.

    À bientôt Paul

    Pixel,

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