Mon cerveau, le pauvre

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Je viens de marcher un bon quart d’heure. Sortir un peu de chez moi m’a fait du bien. Je n’en peux plus de ces journées devant la télévision… C’est comme une mort lente. Regarder des gens vivre à travers un carré, contre un mur, c’est déprimant. Et puis donner du temps de cerveau disponible, pour se mettre dans la tête toutes ces voitures que je ne peux pas acheter, c’est se faire du mal pour rien.

Il y a quelques jours j’étais au plus mal. Dans mon lit un soir, à rager d’être dans un corps que je ne pouvais éteindre. Je voulais disparaître de définitivement. J’ai cherché plusieurs façons d’en finir. Eteindre ce cerveau, sortir mon âme de ce corps malade, ou dormir pour l’éternité. Je voudrais pouvoir le moment venu, faire cela en toute l’égalité. Avec ma famille autour, partir dans la douceur et sans souffrance. C’est une liberté de base. Que chacun puisse décider de son sort. Nous sommes propriétaire de notre corps, de notre vie. On peut vous laisser croire que non, que c’est l’éternel qui doit décider. J’ai prié à une époque, et mes souffrances n’ont été que plus grandes. Quiconque n’a jamais souffert vraiment, ne peut pas se faire une opinion et décider pour nous.

Aujourd’hui, malgré cette marche, je suis fatigué. La nuit est arrivée entre temps, et mon état d’esprit s’est assombri. Mon cerveau est comme englué dans une pensée désagréable, qui ne me quitte plus. Comme si on venait de m’annoncer une mauvaise nouvelle. Mes poils se hérissent. Je ne sais plus quoi faire pour que la lumière se rallume à nouveau, pour chasser toute cette souffrance. Je rêve d’avoir l’esprit tranquille. De n’avoir jamais été marqué au fer rouge, par des douleurs qui m’ont fait m’évanouir.

Je vais fermer les volets de mon appartement.

6 réflexions au sujet de « Mon cerveau, le pauvre »

  1. Bonsoir Paul,

    La question de l’euthanasie pour les personnes souffrant de maladies psychiques est assez tabou. Il parait qu’aux Pays Bas, ça se fait pour les personnes étant dans des souffrances psychiques… Bref moi aussi comme toi j’y ai pensé. Pour l’instant non, car j’ai de la famille et des amis qui prennent soin de moi. Mais je t’avouerai que j’y ai déjà pensé pour le futur si j’arrive à un âge ou je serais seul face à moi même…

    Je descecends d’une famille immigrée espagnole, nous sommes peu nombreux et tôt ou tard je me retrouverai seul face à mes « démons ». Combien de temps je tiendrai, je ne sais pas. Mais sache que moi aussi j’y ai déjà songé.

    Mais bon pour l’instant garde le cap, tiens bon et au cas ou tu as mon mail si vraiment ça va pas.

    Prends soin de toi Paul, continu d’écrire et je te dis à très bientôt.

    P.S: Pour les Pays Bas, c’est un reportage que j’ai vu à la télé

  2. Je suis malade aussi. C’est vraiment beau ce que vous écrivez. J’espère aussi que les choses seront bientôt plus douces.
    Tout mes amitiés

  3. Je cherchais des réponses à mes questions, un soulagement à mon ennui, un baume sur ma tristesse de me sentir délaissée ces derniers temps par mon conjoint atteint de cette maladie. Puis, à la lecture de vos pensées, je me suis trouvé bien égoïste. Mon conjoint n’a peut-être pas toujours les mots justes, pas toujours la présence qu’il me faut, mais sa souffrance est certainement plus grande que la mienne.

    D’ailleurs, les mots justes me manquent également à moi, pour vous écrire, Paul ainsi qu’à vos lecteurs, à ceux et celles qui souffrent, que je souhaite le courage, la force de continuer d’avancer parce que me fiant à ce dont j’ai pu être témoin cette force et ce courage vous l’avez déjà bien en vous pour être rendu où vous êtes, pour tout ce chemin parcouru et tous les obstacles que vous avez déjà su surmonter.

  4. Je suis schizophrène aussi

    Je pense être mieux loti que toi, dans le sens où j’ai coupé (ce que je t’incite à faire) tout contact avec bon nombre de sources de souffrance : la télé, la radio, les bistrots, les groupes, la junk-culture (food, music, loisirs de merde, jeux video de merde, ce genre de choses), et en premier avant tout ça, l’alcool (le pire poison de tous les temps) .

    Toute ma vulnérabilité et fragilité moi c’est l’enfance, petite et grande. J’idéalise pas du tout les années 80 comme certains, beaucoup de stupidité et de vilénies aussi. Seul un certain cinéma et la littérature épique m’apportait des bouffées d’évasion. Et je ne sais pas si je l’ai déja dit, mais des parents tres peu préventifs (aucune information sur les sujets vitaux, pas de responsabilisation) et j’ai vécu l’exclusion sociale au collège.

    Je vis bien mieux, j’ai perdu beaucoup de poids, et mes humeurs se sont stabilisées. Mon traitement est aussi bénéfique (un comprimé soir et matin, et çà traite a la fois dépression et psychose),. Reste que mon enfance a été totalement gâchée et aggravée par un père tres peu rassurant, tres peu préventif, dirigiste aussi et un déni de mes souffrances, dont je traine encore aujourd’hui la douleur. Des fois j’ai envie de me buter, je vois des gens qui réussissent, sont bien acceptés, vont de succès en succès et voila, alors qu’ils sont par ailleurs conventionnels et cons, et plats, et conformistes, formatés quoi. Connards d’invertébrés de merde qui ont la belle vie pendant que moi, nous, intelligents, intuitifs, hypersensibles nous galérons. C’est uniquement parce que mse parents sont encore en vie que je surnage. Et parce que je ne reste plus claquemuré chez moi.

    Toi aussi sors de ta zone de confort. Fais des choses qui te coutent, on souffre aussi mais en se confrontant au monde et pas en le fuyant. Je vais suivre ton blog. J’ai de l’espoir. Bonne chance à tous et toutes dans cet trouble mental pénible. Bon courage mon ami

    PS : j’ai connu tous les symptômes et aujourd’hui encore mais c’est épisodique car stoppé : télé, alcool, passivité en général. Je me bouge le cul mais maintenant j’attends surtout que mon entourage le reconnaisse, bordel !

  5. Paul

    Rien ne vaut la vie. .

    Mon fils est malade depuis 4 ans et demie..15 tentatives de suicide ..mais il lutte encore pour aller mieux…au début de sa maladie….ça a été très dur mais chaque jour il essaie une nouvelle façon d’aller mieux…il faut toujours garder l’espoir …continuez à écrire , vos avez beaucoup de talent. .

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