Fatigué de cette maladie

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Fatigué

Une journée qui a commencé  tôt, vers 5h00 du matin. Je n’étais plus fatigué, impossible de me rendormir. J’étais anxieux, les volets fermés, le silence dans l’immeuble et ma télévision qui envoyait des images multicolores. Il fallait que je tienne encore deux heures pour prendre mon traitement, à sept heures du matin. J’avais les yeux fixés sur mon horloge, pressé d’avaler mes comprimés. Vers huit heures du matin, un sentiment de bien-être m’a envahi. C’est le temps qu’il faut pour que mes pilules fassent leurs effets. Dehors, le soleil s’était levé. Les gens commençaient à circuler dans les rues, en voiture, dans les bus…

Je n’allais pas faire grand-chose encore de cette journée. A force de solitude, les idées envahissantes se déchainent. Le matin, mon père est venu me rendre visite pour régler un petit problème de tuyauterie. Je suis fatigué de cette vie. La plupart de mes amis travaillent. Ils ne viennent pas souvent me voir et moi je n’organise jamais rien.

Le repas du midi chez ma mère fut agréable. Elle ne comprend pas vraiment que je souffre à ce point-là. Pour elle, j’ai un traitement, je parle normalement, donc tout va bien. Et puis moi quand on me demande si je vais bien. Je réponds toujours « oui ». Pourtant dieu sait que je souffre, d’angoisses, de boule au ventre, de mal être, de sentiment d’étrangeté…  J’aimerai quelle me réconforte de temps en temps. Rarement quand je lui dis que je ne me sens pas bien, elle s’exclame d’un air étonné puis change de conversation. Je ne lui en veux pas. C’est comme ça. Chacun fait ce qu’il peut.

Mon père est beaucoup plus à l’écoute et se plie en quatre pour moi. Il n’est pas fatigué de m’entendre dire que je ne me sens pas bien. Il change de conversation de plus en plus souvent lui aussi. Il ne faut pas que je ressasse mes problèmes, je me dis alors dans ma tête.

9 réflexions au sujet de « Fatigué de cette maladie »

  1. Combien je te comprends Paul pour ma part c’est ma mère qui est le plus à l’écoute. Pour mes angoisses aussi, seuls des anxiolytiques arrivent à me les apaiser. Un faux sentiment de bien être en somme. Depuis peu dans ma maladie et dû à mes angoisses je deviens hypocondriaque et je pense tous les jours avoir quelque chose de grave qui peut bien souvent me déclencher ces même crises. Il parait que l’hypocondrie est propre à la schizophrénie, est ce ton cas aussi? Ça peut me réveiller la nuit, parasthésies et céphalées ou sous d’autres formes.

    Amicalement Pixel

    1. Bonjour Pixel

      Je ne suis pas soumis à l’hypocondrie… Heureusement que nous avons nos médicaments même si c’est un bien être artificiel. J’arrive quand même à avoir des angoisses. Le matin est le moment de la journée que je préfère. Après 14h00, je suis rarement bien. La nuit bien que je me réveille de bonne heure, je ne souffre pas trop.

      Amicalement Paul,

      1. Bonjour Paul

        Comme tu le dis si bien, heureusement que nous avons nos médicaments. Chose qui pendant des années j’ai négligé, n’acceptant pas la pathologie par laquelle nous sommes atteint. Aujourd’hui je l’accepte et je prends mon traitemant plus sérieusement. J’espère que mon hypocondrie n’est que passagère, c’est tout récent, ça date d’y il y a un peu plus de quatre mois, je pense à cause d’une rechute. Courage Paul.

  2. En tout cas merci pour ton blog Paul, je l’ai découvert il n’y a pas si longtemps et les récits de ton quotidien m’ont beaucoup apportés à un peu mieux accepter cette maladie. Il est pas toujours évident de l’affronter seul dans sa tête et au plus profond de son âme, c’est un plaisir de te lire.

  3. Bonsoir Paul
    Je suis un peu soulagée de voir que ton dernier post est un peu plus positif, je trouve que tu as des angoisses vraiment très fortes malgré les médicaments. Moi je ne prends plus que le neuroleptique car les autres anxiolytiques me faisaient l’effet inverse, c’est à dire qu’ils ajoutaient de l’angoisse et de la colère au lieu de les enlever. Quand j’ai fini par comprendre ça, je me suis sentie beaucoup mieux en les supprimant tous progressivement. J’ai plus d’energie et moins d’angoisses ce qui peut paraître paradoxal. J’ai mis aussi du temps avant de trouver le neuroleptique qui me convenait car les autres me mettaient dans un sale état avec des effets secondaires pas possible. Je souhaite que tu puisses trouver un traitement qui supprime tes angoisses parce que il me semble que les médicaments qui te correspondent bien t’empêchent d’avoir autant d’angoisses. Moi, maintenant, je peux prendre le bus sans problème et c’était pourtant impossible avant. Changer aussi de psychiatre est parfois une très bonne idée. Bon courage Paul et à bientôt.

  4. BJR Paul,

    j’ai tout lu depuis qq jours.. j’ai mon grand amour qui est schizophrène paranoïde. il est addict au cannabis, au jeu et parfois se lance dans la boisson. De plus il est Musulman … notre relation le mettait bien (grosse différence d’âge, je suis bien plus âgée que lui mais ça ne semble pas le déranger)j’avais vraiment plaisir à voir son épanouissement après l’acte…. puis voil pression familialee, maladie, que sais je.. voila qu’il veut qu’on aie plus de relation sexuelle pour ne pas déplaire à son Dieu… la punition qu’i encourt le terrorise.. il me parle de coup de fouet comme si il allait vraiment les subir.. c’est vrai que ça fait partie des textes mais tout adulte sait raisonner ça… on dirait un enfant.

    Sinon, sais tu que l’agoraphobie se traite bien par un anti dépresseur qui permet l’exposition? j’en suis un exemple et je sais à quel point c’est horrible.. mais je suis guérie.

    Et sinon comme c’est week end… j’aurai une pensée pour toi… courage, ça peut aller mieux, je t’assure.

  5. Bonsoir Valérie,

    Pour ma part je suis sous Risperdal 2mg qui n’est pas du tout adapté à ma pathologie au niveau de la posologie, je vais passer à 4mg d’ici peu et peut être même faire des injections. J’ai aussi du deroxat 20mg qui à beaucoup atténué les angoisses et les attaques de panique, ça fait à peine trois semaines que je le prends donc l’effet n’est pas optimal. Et pour ce qui est des anxiolytiques je prends du xanax mais que en cas de crises, ce qui est assez fréquent mais j’essaie de faire au mieux pour m’en passer sauf quand ces crises deviennent trop dures à supporter. Au début de ma maladie j’avais la totale, Solian, Atarax, Tercian et stilnox. Les années ont passées suite à une rechute et une hospitalisation je suis passé au risperdal 4mg mais au fil du temps comme j’allais mieux et que je travaillais et avais abandonné le suivi avec le psychiatre, j’ai baissé les doses et je les ai même arrêté pendant un bon moment, maintenant j’ai repris contact avec ma psychiatre et je suis prêt à tout pour atténuer cet enfer qu’est ma prison psychique. Je n’ai qu’une envie, vivre heureux, apaisé et le plus simplement possible.

    Amicalement Pixel

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