Mon bateau pris dans la tempête

Bateau
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Un dimanche seul dans mon appartement qui est comme un bateau. Dehors, de l’autre côté de la porte, il n’y a personne. Juste une tempête qui fait rage, avec des déferlantes qui viennent taper les murs. Ma famille est partie pour la journée et tous les magasins sont fermés. Je n’ai pas beaucoup de raison de quitter le bateau, mon appartement.

Je me suis réveillé vers 6h00. Il faisait nuit noire. Les neuroleptiques et anxiolytiques m’ont mis dans un état assez euphorique. Je n’étais pas anxieux. Mon bateau naviguait sur une mer calme.

Puis l’ennui et la solitude ont réactivé mes angoisses, quelques heures plus tard. Le dimanche est le jour de la semaine que j’aime le moins. C’est une longue traversée qui se répète toutes les semaines. Ce jour-là, je compte les heures qu’il me reste avant d’aller me coucher.

Demain, je vais surement aller à l’association de patients. C’est une sortie qui me fait du bien. J’y rencontre parfois des gens intéressants. Le matin surtout, car l’après-midi mon appartement est comme un piège, un bateau sur le point de couler. Je m’accroche désespérément à mon canapé pour ne pas sombrer. Je fais aussi des allers retours dans mon lit quand la souffrance est trop forte.

Je fais parfois quelques recherches sur internet, pour voir si des découvertes ont été faites sur ma maladie. C’est souvent prometteur, mais pour l’instant rien de concret.

Nous sommes dimanche et il me reste encore de longues heures de solitudes. Dehors, le ciel est menaçant. A l’intérieur tout est calme. J’ai éteint la télévision et je peux entendre le ronronnement du réfrigérateur.

Je suis doucement bercé par les médicaments que j’ai pris ce midi. Je suis un peu engourdi. J’ai envie de ramener mon bateau à quai, pour retrouver la vie dont j’ai été éloigné par ma terrible pathologie.

3 réflexions au sujet de « Mon bateau pris dans la tempête »

  1. Bonjour
    Je vous lis avec tristesse car je peux ressentir votre solitude et votre souffrance. Je suis désolée de voir qu’il n’y a personne pour vous les jours ou votre famille n’est pas là. Je vous comprends. Vous décrivez très bien vos sentiments, j’aime votre écriture.Je vous imagine sur votre canapé. Les heures sont longues. Si je pouvais vous aider, je le ferais de tout mon coeur. Vous savez, je viens de lire un livre sur un homme qui a eu des voix dans sa tête et des échos de pensées pendant 20 ans. Il a reussi à s’en débarasser d’une manière très particulière : des étirements des vertèbres qui lui bloquaient la nuque et lui donnait des maux de tête. Une fois les vertèbres remises en place, plus de voix, plus rien, guéri. On délire tous pour des raisons différentes, il faut trouver la sienne. la route est longue et très dure mais je pense qu’il faut toujours chercher. Ne vous découragez pas.
    J’espère ne pas vous embêter avec mes commentaires. Si oui, il faudra me le dire.

  2. Bonjour

    Je me suis tjrs intéressé à ce que pouvait ressentir une personne atteinte de cette pathologie, je suis tombé par hazard sur votre blog, et je dois dire que vous en faites une description terriblement saisissante. Ca donne une réelle idee de votre souffrance que vous avez su décrire d’une manière quasi artistique.
    Je compatit et je vous souhaite sinon une guérison rapide du moins un allègement de votre souffrance.

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