Regard de schizophrène

Regard des autres
Regard des autres

Journée fraîche et pluvieuse. Cela fait 15 jours que je prends 200mg de Solian en plus, tous les soirs. Je suis moins anxieux, surtout pour prendre le bus le matin. Le regard des autres voyageurs me perturbent moins, même si parfois, je ne sais quoi faire de mes yeux. Je voudrais les cacher dans ma poche.

J’ai pris un peu de distances avec mes parents, leur regard sur moi a changé. J’ai dû aussi faire preuve d’explication. Ils savent que je peux me débrouiller tout seul. Je suis satisfait de cette nouvelle situation.

Apres le repas, j’ai senti la fatigue ma gagner. N’ayant pas grand-chose à faire, je me suis mis dans mon lit. Il n’a pas fallu longtemps pour que je m’endorme. J’essaie temps faire ce peu d’éviter ces repos. En me réveillant, je n’étais vraiment pas bien. C’est souvent le cas. Cela fait deux heures que je suis réveillé et la souffrance n’est pas passée. Je culpabilise mais je ne sais de quoi. C’est dans le ventre, une boule de douleur qui irradie tout le cops et la tête. Mon regard est flou quand je me regarde dans la glace.

Il est encore tôt et j’ai envie de la nuit m’enveloppe de son manteau rassurant. J’ai envie de fermer les volets et de me mettre sous mes couvertures. J’ai envie de passer à une nouvelle journée, ensoleillée.

Mon regard se pose sur mon écran de télévision, qui m’insupporte. Je l’éteins, je le rallume, sans savoir ce que je veux vraiment.

J’espère que ce mal être va passer. J’attends que le temps fasse son ouvre. Que tout se remette normalement dans mon crâne.

C’est le genre de moment pendant lequel, le regard des autres est insupportable. J’attends seul chez moi que les minutes veulent bien se transformer en heures.

Il n’y a plus un bruit à par celui du réfrigérateur. Ça me calme.

5 réflexions au sujet de « Regard de schizophrène »

  1. Bonsoir…

    Je suis complètement tétanisée en parcourant votre blog
    Moi même schizophrène, ca me laisse sans voix de vous lire, c’est la première fois que je lit quelque chose d’aussi similaire à ce que je vie, mes journées…

    Je suis un peu plus jeune, j’ai 26 ans, mais je tenais à vous dire merci pour votre initiative…

    Cordialement.
    Cyn.

      1. Bonjour,

        Je suis éducatrice et je suis très démunie:
        J’accompagne un jeune homme de 17 ans qui me semble présenter certains traits schizophréniques… Il souffre mais ne dit rien ou presque… Il entend des voix et se replie de plus en plus sur lui-même… Je ne sais comment l’aider…
        Dois-je lui dire ce que j’observe ou est-ce trop violent..?
        J’avoue aussi qu’il me fait peur, son langage est cru et violent, il quitte progressivement la réalité …
        Merci par avance de vos conseils…
        Severine

        1. Bonjour,

          C’est compliqué comme situation. S’il souffre, peut être lui proposer de voir un professionnel de santé pour en parler. Apprendre que l’on est schizophrène est violent. Pour moi, il a fallu que l’on m’hospitalise sous la contrainte, pour que je prenne un traitement. Après, chaque cas est diffèrent.

          Paul,

          1. Merci Paul!
            Sauf que je connais les délais et la ou nous sommes, l’attente paraît un éternel recommencement…prochain rdv dans un mois… Mais lui, il pleure et va mal la, maintenant…
            J’interviens au domicile des familles. J’ai déjà du presque me fâcher moi-même pour être entendue sur la mise en place d’un traitement…mais je pense qu’ il ne le
            Prend pas toujours… Sa maman a si peur d du placement qu’elle ne me dit pas tout…il faut dire qu’à l’époque où elle a appelé au secours, les seules réponses qui lui ont été faites ont été le placement immediat et la culpabilisation parentale…..
            Mais elle me Demande ce qu’il a… Et je le
            Sens… Je pense vraiment qu’il s’agit de Ca… Elle me demande de l’aide…
            Et l’inviter sur ce blog, ?
            Il lirait les textes …
            Lui écrire moi -même? Je sais qu’il aime la poésie.. Mais ces poèmes sont d’une morbidité..
            Je me demande tiens en y pensant comme ça si Baudelaire lui -même n’était pas schizophrène..
            J’ose écrire ici je trouve ça tellement dommage que si peu d’aimants et soignants le fassent.
            Comme si tout devait être sans cesse tu …
            Il a besoin d’un « nous » ce garçon…
            Severine

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