Un dimanche matin glacial. Pour faire des économies, j’ai arrêté mon chauffage. Dehors, une légère bruine et un vent venu du nord, transperce les vêtements jusqu’à l’os. Je suis devant ma télévision, j’ingurgite des tonnes d’ images. Mon cerveau est saturé. J’espère qu’ils les évacuent quand même à un moment. Souvent, je préfère prendre un livre, même si cela demande un peu plus d’effort et de concentration.
Hier soir, chez mes parents qui n’habitent pas très loin, une angoisse est montée. J’ai eu des flashs, des images de mon appartement. J’étais anxieux de ne pas être dans mes murs. Cela se produit, le soir, quand il fait nuit. Je voulais courir chez moi, pour me retrouver dans mon cocon.
Puis, les images de mon appartement ont peu à peu disparu, pour me laisser savourer ce repas en famille.
Le dimanche est un jour que je ne porte pas dans mon cœur. Souvent l’après-midi, je suis en souffrance. Il n’y a rien à faire. Tous les magasins sont fermés. J’attends en tournant en rond, que les heures passent. Le soir je n’en peux plus, et la nuit venant est un soulagement, car je sais qu’elle mettra fin à cette journée.
Demain, une semaine va reprendre. J’espère arriver à prendre le bus. Des images de gens qui me regardent, dans un espace clos, provoquent en moi un frisson d’agréable. Je préfère alors souvent prendre un bus à un horaire diffèrent, pour ne pas retomber sur les mêmes voyageurs.
J’anticipe trop les moments qui peuvent être stressants, et j’en fais tout un monde.
L’association de personnes en souffrance psychique commence à me lasser. Pourtant, je vais quand même continuer à y aller. C’est ma seule activité sociale.
Dehors, le ciel est devenu blanc comme de la neige. Tout est figé et l’on a du mal à se croire à six jours du printemps, que j’attends avec impatience.