Ma matinée a commencé par un rendez-vous chez mon psychiatre. D’habitude toujours en chemise, il portait un t-shirt assez décontracté, avec écrit en gros « vacances » dessus, sur une surépaisseur en tissus. On voit que ses congés du mois d’août approchent.
Il m’a attentivement écouté et posé deux trois questions pour avoir des précisions. Dans l’ensemble ça avait l’air de le satisfaire. Du coup, moi aussi j’étais content.
A l’association de patients, j’ai retrouvé un peu de plaisir à communiquer avec les autres. Même si chacun, à peine arrivé dans les locaux, raconte ses grands et petits problèmes.
Heureusement que les animateurs sont là, pour absorber cette masse de souffrance. Il faut être d’une bonne composition pour travailler dans cette association.
Moi, j’essaie de prendre un peu de recul face à la peine des autres. Je suis trop fragile pour tout écouter.
Un moment, je me suis retrouvé seul avec Jade. Elle ne peut s’empêcher de faire marcher sa bouche, avec de nombreux ratés. C’est donc compliqué de la comprendre complètement. En même temps, pour tous les adhérents, c’est un lieu d’échange et de parole, on n’en a tous bien besoin.
C’est un des seuls endroits où cela est possible, sans être stigmatisé.
De retour chez mes parents pour le déjeuner, j’étais seul avec mon père. J’aime ces moments privilégiés. On ne dit pas forcement grand-chose mais l’on se comprend.
Demain, comme pour tous les weekends, mon emploi du temps sera vide. De nombreuses heures dans le canapé à regarder l’heure tourner. Le soir, quelques bières, des fois un peu trop et une bonne nuit de sommeil.
Ma grand-mère sera certainement chez mes parents le midi. Elle est grabataire. Quand on mange ensemble avec mes parents, c’est rare qu’elle ne pique pas une crise pour un oui ou pour un non. Ça rend l’atmosphère un peu tendue.