Les pompiers sont venus me chercher

Pompiers
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J’ai la tête dans un étau et mon corps est tendu. C’est très désagréable comme sensation. J’ai peur d’exploser. De perdre le contrôle de moi… Avant d’avoir un traitement, cela m’est déjà arrivé de faire une crise de schizophrénie aigue, et de me mettre à hurler dans la rue. Il faisait nuit noire. Bien sûr, les pompiers étaient arrivés. L’un d’entre eux, le plus gradé surement, avait commencé à me parler. J’étais tellement délirant que je l’avais pris pour le Christ. Ils m’avaient emmené de force dans leur camion, dans une sorte de camisole chauffante. Je ne pouvais plus bouger mais je me sentais bien.

Aux urgences, je commençais à me sentir très mal et j’ai eu droit à une piqûre massive de Tercian dans la fesse. Tout mon monde était en train de s’effondrer, tous mes délires étaient confrontés à la dure réalité. La conscience que quelque part, mes hallucinations n’étaient pas réelles.

Les pompiers avaient laissé place aux médecins, et après cette piqûre dans les fesses, c’est un  ambulancier qui m’emmenait je ne sais où. Il était assez corpulent, bien plus que moi, au cas surement ou j’aurais eu des envies de m’enfuir. J’étais à l’arrière de l’ambulance, libre de mes mouvements, au moins dans la voiture…

L’ambulancier me demandait régulièrement si je me sentais bien. Au bout de quelques minutes, une sensation de souffrance intense s’est manifestée.

Nous avons alors fait une halte dans un lieu médicalisé. Il n’y avait pas de pompiers ni de médecins. Juste une infirmière un peu paumée, qui devant ma souffrance intense, m’a tendu un gobelet en plastique. Je n’ai pas eu le temps d’avaler ce qu’il y avait dedans, la souffrance était tellement forte, que je suis tombé dans les pommes.

Le surlendemain, je me suis alors réveillé dans un lit. J’étais en caleçon. Je me suis levé, il faisait jour. Les murs étaient peints en blancs. Je me suis aventuré dans le couloir. Un homme en blouse blanche m’a adressé la parole. Je ne me souviens plus ce qu’il m’a dit mais c’est là que j’ai compris. J’étais dans un hôpital psychiatrique.

3 réflexions au sujet de « Les pompiers sont venus me chercher »

  1. Bonjour Paul

    Ma première grosse crise ressemble fortement à la tienne, moi non plus je n’ai pas compris ce qu’il m’arrivait. J’ai mit un certain temps à me rendre compte que j’étais en HP. C’est un sentiment assez bizarre, c’était en 2003.

    J’espère que tu vas bien Paul, prends soin de toi.

    Pixel

    1. Bonjour Pixel,

      Oui c’est un moment très dur que j’ai vécu. Je pense que pour toi aussi?
      Aujourd’hui je ne me sens pas trop mal. J’espère que toi aussi.

      Paul,

      1. Bonsoir Paul,

        Comme toutes les grosses crises, c’est toujours dur de les vivre et c’est encore plus dur de s’en remettre, à chaque rechute c’est pire. La dernière pour moi a été en 2015 au moment ou j’ai découvert ton blog, qui m’a aidé à enfin une bonne fois pour toute à accepter la maladie et m’a permi d’agir à temps pour renouer un contact dans un CMP et d’éviter une hospitalisation.

        Nouveau traitement, j’ai accepter la maladie mais bon je profite de quelques moments de bonheur quand il y en a. Je suis inscrit sur un groupe d’entraide facebook sur la pathologie qui nous concerne et ça m’aide beaucoup. Mais bon pour les contacts sociaux, à part deux trois amis qui passent à la maison, ma vie sociale est quasi nulle… Je me réfugie dans certains domaines, jeux vidéos, lecture, musique et tout ce qui touche un peu à l’Art dans sa dimension la plus vaste possible mais bon même si de façade j’ai l’air d’aller bien, mes hallus, mes délires et mes souffrances me plombent le moral.

        J’ai très peu d’estime de moi même mais heureusement que j’ai des amis qui savent me détendre et me faire sourire. J’ai essayé de me remettre au sport sans succès, donc maintenant je me laisse un peu aller… Physiquement, vestimentairement, niveau hygiène de vie c’est pas trop ça aussi. Les histoires de coeur pour trouver une compagne, j’ai fait une croix dessus. J’attends en gros… La vie passe et je suis immobile dans ce monde qui évolue et change trop rapidement pour moi.

        Merci pour ton blog Paul il m’a permi de me relever du gouffre dans lequel j’étais et qui a duré de mois et des mois, j’en garde des séquelles mais au moins ça va un peu mieux, avec le traitement aussi qui fatigue beaucoup.

        A Bientôt Paul

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