Caboche de schizophrène

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Caboche

Mal à la caboche. J’ai bu deux bières ce midi et je n’aurai pas dû. Avec le traitement que je prends, l’alcool à tendance à m’endormir encore plus. J’ai souvent mal à la caboche, quand ce ne sont pas des pensées désagréables, qui ont tendances à venir m’assiéger.

Dans le centre commercial ce matin, que j’ai dû traverser dans toute sa longueur, l’angoisse était omniprésente.  Heureusement, je n’y reste jamais très longtemps. C’est comme être dans un monde hostile. Il ne faut pas s’effondrer. Je prie pour que ma caboche tienne le coup. Qu’elle continue à donner les bons ordres, nécessaires à mes muscles pour se contracter et se relâcher, et me permettre de marcher.

Une fois de retour chez moi, je peux enfin souffler.

Le matin, en fumant à me fenêtre, la seule cigarette de la journée, je commence à avoir des angoisses. Je me demande si je ne régresse pas. Car en plus, je n’arrive plus à prendre le bus pour me déplacer. Que se passe-t-il dans ma caboche ?

Je suis presque tout le temps mal. Je ne sais plus qu’elle pilule avaler pour aller mieux.

Le ciel est gris. J’ai discuté quelques minutes avec un voisin, en rentrant de chez mes parents. C’est un homme d’une soixantaine d’années. Il est sympathique, avec des cheveux grisonnants, curieux et m’ayant déjà rendu quelques services. Comme la fois où j’avais oublié les clefs à l’intérieur de mon appartement. Nous étions passés par la fenêtre, heureusement restée ouverte, avec une échelle. Cela fait chaud au cœur, de pouvoir tomber sur une âme charitable.

J’ai envie de dire à mes amis qui l’ignorent, que je suis schizophrène. Que ma caboche me joue des tours et que je suis donc étrange et déroutant. Que j’ai une excuse, en quelque sorte. Que je mérite un autre regard, que celui du fainéant qui ne travaille pas et qui ne sort jamais…

Une réflexion sur « Caboche de schizophrène »

  1. Bonjour Paul,

    Comme vous le savez, pas tout le monde comprend bien ce que le mot « schizophrène » veut dire, d’autant plus que même certains médecins admettent que le diagnostique de « schizophrénie » est un fourre-tout où l’on met tout ce qu’on veut, sans risques, tellement sont larges et vagues les aspects (symptômes) que ce mot couvre.

    Alors, à quoi bon fournir à vos voisins une explication qui ne vous rendra pas service ?
    Un simple « je ne me sens pas bien » fera bien votre affaire et la leur, tout en respectant la vérité.

    Ce qui est important pour vous c’est de ne pas trop prendre au sérieux cette étiquette de « schizophrène ».

    Une bonne soirée.
    T. – M.

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