Symptômes négatifs

Symptômes négatifs
Symptômes négatifs

Les symptômes négatifs sont une véritable plaie dans la vie d’un schizophrène. Cela fait deux jours que je n’ai parlé à personne. Il m’arrive pendant quelques secondes, de me demander si je suis encore vivant. J’ai l’impression pendant un bref instant, d’être dans un monde parallèle. Que je suis transparent pour les autres, comme entre la vie et la mort, c’est angoissant.

Le matin, en fumant ma cigarette à la fenêtre, une autre angoisse m’envahit. Je fais un peu le point sur mon existence, et elle est pathétique. Je pense aux nombres d’heures, à toutes ces années, que j’ai passé seul à ne rien faire. Dans la longue liste des symptômes négatifs, il y a le repli sur soi. Je ne suis jamais motivé pour aller vers les autres, voir même, c’est une phobie.

Je pense aux réactions d’indifférences, qui mes laissent de marbre, quand je suis avec les autres. Je suis là, mais je ne ris pas, ni ne pleure.  J’essaie d’exister mais cela sonne faux.

Il y a aussi, l’apathie et le manque de motivation. Toute démarche ou action, me demandent des efforts incommensurables. Je suis la plupart du temps dans mon canapé, qui s’est usé avec le temps. On pourrait croire que je suis fainéant, c’est juste que je suis comme déprimé, quand on me demande quelque chose.

Et puis avec la quarantaine qui approche, je ne peux plus me voiler la face. Au début, je me disais que je pourrais lutter contre ces symptômes négatifs. Avec les années, j’ai la certitude qu’il n’y aura plus de miracle pour moi.

Malgré tout, de temps en temps, je regarde sur internet si les recherches avancent, s’il n’y a pas de nouveaux traitements qui pourront m’aider.

Le weekend approche, c’est le moment dans la semaine que je déteste, surtout le dimanche. Je suis comme crucifié, ce jour-là. Le moral est dans les chaussettes. Je souffre terriblement.

6 réflexions au sujet de « Symptômes négatifs »

  1. Écoute, y’a un moment ou tu deviens pénible à ressasser les mêmes choses.
    Je t’ai expliqué qu’une de mes meilleures amies, qui étaient bien plus « malade » que toi, parvenait à communiquer (le chemin fut long) et désormais à travailler (cela fait 7 ans qu’elle travaille).
    Je l’ai vue dans des moments… Indescriptibles et insupportables.
    Alors je veux bien que chaque cas soit particulier.
    Et que je n’ai aucun droit de juger.
    Mais vraiment, si elle s’en sort, alors toi tu devrais largement pouvoir te réinsérer en bossant.
    Pour ma copine c’était une histoire de médocs à régler.
    Elle a été en HP y’a longtemps. Désormais elle est régulièrement alimenté par des médocs. Des piqures mensuelles et des « régulants ».
    Elle va bien. J’entends par cela qu’elle a une vie sociale. Et travaille.
    Alors tu fais comme tu veux.
    Je ne juge pas. Jamais je ne permettrais face à la maladie.
    J’ai trop vue de souffrance chez ma copine qui était en crise.
    Mais justement elle ne l’est plus.
    Et toi, j’ai l’impression que tu l’es tout le temps.
    Y’a jamais rien qui va : çe n’est pas normal. Des personnes pourraient t’aider mieux.
    Tu vas à ton association de personnes en difficulté : c’est vraiment bien. Vraiment.
    Mais maintenant il faut que tu passes à d’autres choses.
    Tu as les capacités intellectuelles de le faire.
    Tes posts, au fur et à mesure, le font comprendre : tu peux faire autre chose.
    En plus tu as la chance d’avoir le soutien de ta famille (ce que mon amie n’a pas : ses parents sont décédés il y a 15 ans. Alors qu’elle était en pleine crise). Tu peux te ré-adapter a la société. Ton écriture donne une appréciation d’un niveau d’intelligence que tu as. Tu peux faire carrément mieux que de végéter dans ton appart tout seul.
    Vois une personne qui s’occupe de ré-insertion. Vois un médecin qui te médicalise correctement. Bouge-toi.
    Je suis certaine que tu peux travailler. J’en suis convaincue.
    Ton association c’est super bien.
    Mais tu peux faire mieux.
    Il faut que quelqu’un t’aide à croire en tes capacités d’adaptation. Car tu les as. Tu ne les vois pas. Mais elles sont bien là.

    Tu peux travailler. J’en suis sûre.

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